Explosion de la bombe atomique à Hiroshima le 6 août 1945

Black Mirror - Nosedive

Dans ce monde futuriste, chaque interaction sociale est notée de 0 à 5, et la note moyenne d'une personne détermine ses privilèges...

Les progrès des biotechnologies permettent à des personnes handicapés de retrouver plus d'autonomie

Vidéo présentant les différents robots de la société Boston Dynamics

FAUT-IL REDOUTER LE PROGRES TECHNIQUE ?

 

 Le XXème siècle est marqué par l’apogée de la puissance technologique de l’Homme. Hiroshima marque un tournant : l’Homme est capable d’anéantir toute vie sur terre. « La promesse de la technique moderne s’est inversée en menace », écrit le philosophe allemand Hans Jonas (1903-1993).

De plus, l’impact des modifications apportées par l’Homme sur l’environnement est tellement significatif que les scientifiques ont introduit le concept d'anthropocène pour décrire cette période de l'histoire qui commence avec l’ère industrielle (fin 18ème siècle)  et culmine au milieu du 20ème siècle) dans laquelle l’activité humaine est devenue le principal moteur des changements environnementaux. Ce terme met en évidence l'influence déterminante de l’activité de l'homme sur les processus géologiques, climatiques et écologiques à l'échelle planétaire .   

Enfin, les films d’anticipation présentent également des dystopies dans lesquelles l’Homme est dominé par les machines et les technologies qu’il a mises au point (voir la série Black Mirror).  Plus récemment, la mise au point de robots conversationnels, à l'instar du célèbre Chat GPT, simulent à s’y méprendre la pensée humaine mais font craindre une régression des capacités intellectuelles de l’Humain.

 Le progrès technique peut alors être considéré comme une menace qui met en danger l’Homme, la nature et la société, pourtant le progrès technique est aussi valorisé pour les services qu'il apporte au point que le courant du transhumanisme y voit la possibilité pour l’Homme de transcender (dépasser) ses limites biologiques et de résoudre les grands défis de l’Humanité (réchauffement climatique, nourrir plus de 8 milliards d’être humain, résoudre les inégalités par l’accès au savoir ...).

 

 

Ainsi on peut se demander si le progrès technique représente une menace qu’il faut craindre ou bien constitue une opportunité pour l’humanité ?  Pour répondre à cette interrogation , il convient d’abord envisager les significations du terme « technique » , les apports bénéfiques  puis les menaces qu’il peut aussi engendrer.

 

 

I/ Les sens du terme technique                

 

1/ Technique et savoir faire

 

  Le mot technique vient du mot  grec Technè qui signifie le savoir-faire.  Ce mot Technè est traduit en latin par le  terme « ars »  qui a donné artisan.

 

 Les techniques désignent des règles à suivre pour réaliser une fin (un but). Par exemple le souffleur de verre met en œuvre différents techniques pour réaliser des vases ).  Les techniques sont alors étroitement associées à des gestes physiques (le dribble du footballeur) et par extension à des règles d’action (les techniques de l’orateur) ou à des méthodes intellectuelles. (la technique de la dissertation).  On peut parler de techniques du corps ou de techniques incorporées.

 

 Dans tous les cas, des règles qui ont montré leur efficacité sont mises en œuvre.  « La technique est ainsi défini par Aristote comme : une disposition à produire accompagnée de règles vraies » Ethique à Nicomaque  Livre VI, chapitre 4

 

 

2.    Techniques et outil

 

La mise en œuvre de techniques se matérialise aussi par  des objets techniques (ce sont eux qui sont les plus visibles et auxquels nous pensons en premier)   

Les historiens distinguent plusieurs périodes dans l’histoire des techniques :

a)   L’âge des outils depuis la préhistoire. (ex : la roue)

b)  L’âge des machines dont l’usage se développe avec la révolution industrielle.  (vers 1760 en Angleterre). (ex : les machines à vapeur)

c)   L'âge de la robotique  à partir de la seconde moitié du XXème siècle Voir vidéo sur les robots de la société Boston dynamic (https://www.youtube.com/watch?v=uhND7Mvp3f4&t=4s)

 

 

3.     Technique et technologie

 

L’exemple des robots relève de ce qu’on appelle les technologies qui mettent en pratique des découvertes scientifiques. Les technologies supposent la rencontre entre la science et la technique.

Or l’idée que la science doit être appliquée apparaît tardivement, il faut attendre le  17ème siècle avec la nouvelle conception de la science mise en avant par Descartes. La science doit selon Descartes « rendre l’Homme comme maître et possesseur de la nature ». Il faut insister dans cette citation sur la conjonction « comme » citation car Descartes est conscient que l’Homme ne peut pas totalement contrôler la nature mais il pense que la connaissance des lois physiques peut permettre de créer des machines qui aideront l’Homme dans sa vie quotidienne. Par exemple construire un pont pouvant être relevé pour laisser passer des bateaux. Il rejette ainsi la science « spéculative » (abstraite) pour se tourner vers une science qui aurait une utilité pratique comme la médecine. La convergence entre science et technique est  si profonde aujourd’hui que l’on parle de technoscience (par exemple un accélérateur de particules est à la fois liée aux théories scientifiques sur la connaissance de la matière et à la mise en œuvre de techniques très avancées). 

 

 

 II / L’Homme et l’outil

 

L’usage des techniques est l’une des caractéristiques de l’Homme qui crée, conserve, répare perfectionne systématiquement ses outils pour rendre ses actions plus efficaces. L’utilisation des outils est absente ou bien  moins développée chez les autres espèces au point que l’on pourrait penser que l’usage de la technique est le propre de l’Homme.  En ce sens  la technique pourrait être qualifiée de naturelle chez l’Homme.  Pour rendre compte de cette différence entre l’Homme et les autres espèces vivantes plusieurs explications sont apportées.

 

1 Le mythe de Prométhée : la technique : la force du faible.

 

Platon relate le mythe de Prométhée sur la création des Hommes dans son dialogue intitulé Protagoras.  Lorsque Zeus décide de peupler la terre, il demande à Prométhée et Epiméthée, deux Titans de créer toutes les espèces vivantes. Epiméthée distribue à tous les vivants des moyens de se protéger. Aux uns, il donne des cornes, aux autres une carapace ; aux autres encore des ailes pour fuir. A la fin toutes les espèces étaient harmonieusement équilibrées et pouvaient toutes survivre mais Prométhée s’aperçoit que l’Homme a été oublié dans cette distribution. Or c’est le moment où il va naitre et sortir de la terre, tout nu, sans arme et sans défense. Il n’a aucune chance de survivre.   Prométhée décide alors d’aller voler le feu chez les Dieux et de le donner aux Hommes. Grâce au feu et à l’habilité technique, les Hommes peuvent alors se protéger des animaux sauvages et faire fondre des métaux pour produire des armes.  Les outils que l’Homme crée compensent alors ses faiblesses naturelles et lui permettent de survivre  .Comme souvent, le mythe fait apparaître une vérité : l’Homme domine toutes les espèces vivantes de la terre grâce à ses armes et outils mais si on lui retire il redevient l’un des êtres   le plus vulnérable.

 

  

 

2. L’outil : le signe de l’intelligence de l’Homme

 

Aristote, dans son ouvrage Parties des animaux, affirme  également que l'Homme est le seul être vivant qui crée ses outils. Il attribue cette faculté à son intelligence, qui lui permet de concevoir et de fabriquer des outils de plus en plus sophistiqués. La main, pour Aristote, est un élément crucial de cette capacité :  "La main est l'outil des outils" Elle est capable de saisir, de manipuler et de transformer des objets, ce qui permet à l'Homme de réaliser des tâches complexes.

Aristote souligne également que la nature ne fait rien en vain dans une perspective finaliste. Si elle a donné à l'Homme la main, c'est parce qu'il est capable de l'utiliser grâce à son intelligence :

"La nature ne fait rien en vain, et si elle a donné à l'Homme l'outil le plus polyvalent, c'est parce qu'il est capable de l'utiliser grâce à son intelligence plus développée" (Partie des animaux).

 Toutefois un débat subsiste sur la nature du lien entre l'intelligence et l'outil. L'Homme crée t-il des outils parce qu'il est intelligent ou bien est-ce en créant des outils qu'il a développé son intelligence ?

 Au XXème siècle, le philosophe Henri Bergson propose une perspective évolutionniste sur cette question. Dans son ouvrage L'Évolution créatrice, il soutient que ce sont les progrès des techniques qui ont stimulé le développement de l'intelligence humaine :

"L'intelligence est née de l'invention et de l'usage des outils" (Bergson, L'Évolution créatrice).

Bergson propose de nommer l'Homme "Homo faber" (créateur d'outil) plutôt qu'"Homo sapiens" (être intelligent). Pour lui, l'intelligence n'est pas une faculté innée, mais plutôt le résultat d'un long processus d'adaptation à l'environnement.

 

II / Les avantages du progrès techniques

Les bénéfices et avantages des progrès techniques sont si nombreux qu’on ne peut en dresser une liste exhaustive. Il suffit d’imaginer une vie en l’absence des outils que nous utilisons au quotidien pour en prendre conscience. Le progrès technique facilite le travail de l’Homme et lui ouvre un champ des possibles quasi illimité.

Qui voudrait se passer de son téléphone portable et travailler à main nue sans outils ou bien vivre sans électricité ou encore aller laver son linge dans une rivière  ?  Bien sûr ces questions ne se posaient pas dans l’Antiquité ou au Moyen âge puisque les personnes de ces époques ne connaissaient pas les innovations que nous utilisons mais, pour nous, qui les connaissons, elles nous sont devenues quasiment indispensables.  Nous ressentirions sans doute un manque (comment partager ce cours sans internet ?) mais peut-être  que ne pourrions tout simplement pas survivre sans elles. Même les survivalistes préparent un minimum d’ustensiles et apprennent des techniques pour se nourrir et se protéger au cas où l’effondrement de notre société viendrait à se produire.     Kit survivaliste.

 

A contrario, le progrès technique a pu être survalorisé, l’idéologie du progrès fleurissante avant la première guerre mondiale faisait l’apologie des innovations techniques sensés apporter aux hommes le bonheur et la liberté. Freud montre à quel point l’Homme a pu s’illusionner avec cette idéologie du progrès :

 

« Le progrès technique nous a donné le sentiment d'être maîtres de la nature, mais nous n'avons pas réussi à l'utiliser pour empêcher les catastrophes naturelles ou les guerres. Nous n'avons même pas réussi à nous protéger contre les dangers que nous font courir les autres hommes."

"Le progrès technique a accru notre niveau de vie, mais il n'a pas réussi à nous rendre plus heureux. Nous sommes toujours aussi exposés à la souffrance, à la maladie et à la mort. Nous sommes même plus exposés à certains types de souffrance, comme la souffrance psychique."

"La médecine a fait des progrès considérables, mais elle n'a pas réussi à vaincre la mort. Nous sommes toujours mortels, et nous savons que nous le sommes. Cette connaissance nous rend plus anxieux et plus angoissés.

Freud Malaise dans la civilisation

Le point de vue de Freudsur l’évolution des techniques revient à remettre en question la notion de progrès perçu comme une avancée forcément positive.

 

III /Les dangers des progrès techniques

 

Si le progrès technique apporte des progrès positifs dans de nombreux domaines, il comporte toutefois des aspects négatifs et des dangers qu’il ne faut pas sous-estimer.

 

1/ Progrès technique et exploitation de l’Homme:

 

Si de manière générale le progrès technique facilite le travail des êtres humains, il n’améliore pas nécessairement les conditions de travail.

Ainsi Marx oppose le travail de l’artisan et celui de l’ouvrier.   Le travail artisanal dans la manufacture (un grand atelier) constitue l’âge d’or du travail.  Dans la manufacture, les ouvriers-artisans coopèrent et mettent en œuvre leurs savoir faire en utilisant leurs outils.  Le remplacement de ces ateliers par des grandes usines (la fabrique dans les termes de Marx) détruit cet univers pour imposer à l’ouvrier le travail à la chaine.    L’ouvrier est dépossédé de son travail car ses gestes sont simples et répétitifs et doivent suivre la cadence de la machine. Le machinisme  industriel conduit  selon Marx à l’aliénation du travail. L’ouvrier est devenu le servant de la machine  et l’esclave du capitaliste qui possède les machines. Pour illustrer cette dégradation des conditions de travail, on  peut prendre l’exemple de la généralisation de l’éclairage électrique qui rend possible le travail de nuit dans les usines et la mise et place du  système des 3x8 (trois équipes d’ouvriers travaillent alternativement 8 heures de suite pour que les machines ne s’arrêtent jamais).  Ce rythme de travail alternant des jours et des nuits est particulièrement nuisible à la santé physique et mentale.

Plus récemment, l’automatisation et la robotisation a pour conséquence de créer un chômage important pour les ouvriers non qualifiés. La destruction créatrice évoquée par Schumpeter fait disparaître les emplois les moins qualifiés tandis que les emplois crées (technicien, ingénieur) supposent un niveau de qualification plus important or reconvertir des anciens ouvriers constitue un coût important que les entreprises cherchent à ne pas prendre en charge.  Elles peuvent donc étre tenté de licencier les « vieux » ouvriers pour embaucher des jeunes déjà formés par l’école aux nouvelles technologies.

 

2/ Progrès technique et exploitation de la nature:

 

Le progrès technique s’accompagne d’une exploitation toujours plus importante des ressources naturelles.  Les machines pour fonctionner nécessite des quantités considérables d’énergie (charbon, pétrole, uranium pour les centrales nucléaires) La technique n'est alors plus considérée comme une sorte d’adaptation harmonieuse entre l’Homme et la nature mais devient une « exploitation » effrénée des ressources naturelles.   Le philosophe Heidegger  explique dans  La question de la technique, que la technique moderne modifie notre rapport au monde ; la nature est conçue comme une source d’énergie et de matériaux à exploiter.   On peut prendre ici l’exemple de l’exploitation du gaz de schiste qui a pour conséquence la fracturation des sols ou la déforestation de la forêt amazonienne.

 

3/ Les progrès techniques et les inégalités :

 

Les progrès techniques ne bénéficient pas à tous car des inégalités se créent entre ceux qui peuvent se les offrir et ceux qui ne le peuvent pas. Or si le progrès technique accroit la productivité et la richesse, un cercle vicieux apparaît pour les « exclus du progrès » . On évoque de nos jours la fracture numérique. Dans certaines zones rurale il n’y a pas d’internet haut débit empêchant par exemple de suivre des formations en ligne. Cette fracture est encore plus forte à l’échelle mondiale . En 2023 , 47% de la population mondiale n’a pas accès à internet.

 

4/ Progrès technique et dépendance:

 

Rousseau est l’un des premiers à mettre en avant le risque de dépendance par rapport aux outils.  Dans le discours sur l’origine et des fondements de l’inégalité parmi les Hommes , il présente l’Homme vivant à l’état de nature avant même l’établissement de la société. Dans cet état de nature l’Homme coule des jours tranquilles et heureux. La force de son corps et tout ce qu’il possède et lui suffit pour satisfaire ses besoins élémentaires. Son corps est le seul outil qu’il possède.  Il est si souple qu’il n’a pas besoin d’échelle pour grimper aux arbres et si robuste que ses bras suffisent à briser des morceaux de bois. Au contraire l’Homme qui vit en société, développe et utilise des outils, mais l’Homme s’affaiblit et avec le temps il ne peut plus s’en passer.  

Cette idée de dépendance semble se vérifier de nos jours avec le développement des technologies qui sont comme « une mémoire externe » pour notre cerveau.  Or moins non utilisons notre mémoire et plus elle s’affaiblit.  Nous finissons donc par perdre de l’autonomie et devenons des être assistés.   Nous nous en apercevons seulement lorsque notre téléphone est en panne ou qu’il n’y pas de réseaux.

 

De plus cette dépendance aux outils et également une dépendance aux entreprises et sociétés qui créent ces outils.  L’obsolescence programmé des appareils ou la difficulté à faire réparer les appareils anciens montre notre dépendance à la société de consommation.  

3/ Le progrès techniques  est -il contrôlable ?

 .

 Le progrès technique augmente la puissance des Hommes mais cette puissance peut se retourner contre les Hommes eux-mêmes. C’est le cas bien évidemment avec les armes. 

Selon Heidegger c’est une illusion de croire que le progrès technique est neutre en lui-même et qu’il serait « bon » ou « mauvais » en fonction de l’usage que l’Homme va en faire car cela suppose que l’Homme contrôle son usage ce qui n’est pas nécessairement le cas.

Ce qui est techniquement possible sera une jour ou l’autre mis en œuvre. Prenons un exemple :  Dès que l’Homme à mis au point la bombe atomique, il s’en est servi…. On ne fabrique pas un fusil juste pour le regarder. Un jour ou l’autre une personne s’en servira pour tuer.

 Cela laisse supposer que dès qu’une nouvelle technologie apparait, elle sera exploitée quel que soit les garde fous mis en place pour en limiter l’usage.

Aujourd’hui vous vous dites peut être que nous n’utiliserez jamais Chat gpt pour faire votre dissertation….mais dès que vous aurez une surcharge de travail (ou la flemme) vous risquer de l’utiliser. (On prend le pari ? )

 

Conclusion  - Le principe de responsabilité

Hans Jonas soutient que face au développement des techniques, l’Homme doit adopter un principe de responsabilité. Ce principe implique de ne pas engager de développement technologique s'il comporte un risque inacceptable pour l'Humanité ou la nature. Il s'agit d'une éthique de la responsabilité qui prend en compte les générations futures et la pérennité de la vie sur Terre.

Jonas reformule l’impératif catégorique de Kant :

« Agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d'une vie authentiquement humaine sur Terre ».

Jonas propose deux piliers pour mettre en œuvre ce principe de responsabilité :

  • Le principe d'interdiction : Il s'agit d'interdire tout développement technologique dont les conséquences potentielles sont néfastes pour l'Humanité ou la nature, même si ses avantages semblent prometteurs à court terme.
  • Le principe de précaution : Il s'agit de privilégier la prudence face à l'incertitude des risques potentiels liés à une technologie. En cas de doute, il est préférable de ne pas développer la technologie en question.

Jonas souligne également l'importance du rôle des citoyens dans la mise en œuvre du principe de responsabilité. Il leur appartient de s'informer, de réfléchir aux implications éthiques des technologies et de participer au débat public sur leur développement et leur utilisation.

 

 

 

Pour conclure, le progrès technique parait inévitable car il est dans la nature de l'Homme d'utiliser son intelligence et son habilité pour modifier son environnement afin de faciliter sa vie. Cependant l'évolution technologique récente apporte des bouleversements considérables qui peuvent mettre en péril l'existence même des Hommes. Il est donc nécessaire d' accompagner l'évolution technologique d'une réflexion morale et politique mais cela suppose parfois de mettre les intérêts économiques au second plan ce qui est loin d'être évident tant que la concurrence et la compétition resteront les seuls arbitres des décisions des grandes puissances.