Explication de texte n° 10 Le développement de l’inégalité
§ 48 Si nous suivons le progrès de l'inégalité dans ces différentes révolutions, nous trouverons que l'établissement de la loi et du droit de propriété fut son premier terme; l'institution de la magistrature le second, que le troisième et dernier fut le changement du pouvoir légitime en pouvoir arbitraire; en sorte que l'état de riche et de pauvre fut autorisé par la première époque, celui de puissant et de faible par la seconde, et par la troisième celui de maître et d'esclave, qui est le dernier degré de l'inégalité, et le terme auquel aboutissent enfin tous les autres, jusqu'à ce que de nouvelles révolutions dissolvent tout à fait le gouvernement, ou le rapprochent de l'institution légitime.
§49 Pour comprendre la nécessité de ce progrès il faut moins considérer les motifs de l'établissement du corps politique que la forme qu'il prend dans son exécution et les inconvénients qu'il entraîne après lui: car les vices qui rendent nécessaires les institutions sociales sont les mêmes qui en rendent l'abus inévitable; et comme, excepté la seule Sparte, où la loi veillait principalement à l'éducation des enfants et où Lycurgue établit des mœurs qui le dispensaient presque d'y ajouter des lois, les lois en général moins fortes que les passions contiennent les hommes sans les changer; il serait aisé de prouver que tout gouvernement qui, sans se corrompre ni s'altérer, marcherait toujours exactement selon la fin de son institution, aurait été institué sans nécessité, et qu'un pays où personne n'éluderait les lois et n'abuserait de la magistrature, n'aurait besoin ni de magistrats ni de lois.
Introduction :
Situation : L’extrait se situe à la toute fin de l’œuvre, Rousseau fait un résumé de son analyse de l’origine de l’inégalité.
Thème : Il aborde deux questions, la question du développement des inégalités et la question du gouvernement. On peut lier ces deux thèmes dans une question : Est ce que le pouvoir politique (le gouvernement) permet de mettre un terme aux inégalités ?
Thèse : Rousseau soutient dans cet extrait que l’institution d’un gouvernement loin de limiter les inégalités les renforce. Le gouvernement n’élimine pas les inégalités qui lui préexistent.
Problème : Si les hommes étaient justes, il n’auraient ni besoin ni de gouvernement mais s’ils ne sont pas justes alors il est sûr qu’ils abuseront du pouvoir dès qu’ils l’obtiendront ; Cercle vicieux de la politique. Aporie.
Si l’homme est bon, il n’a pas besoin de loin, mais s’il n’est pas bon, alors il détournera la loi
Plan du texte : Retrace les étapes de l’inégalité ; le problème du gouvernement.
Introduction :
Situation : L’extrait
se situe à la toute fin de l’œuvre, Rousseau fait un résumé de son analyse de l’origine de l’ inégalité.
Thème : Il aborde deux questions, la question du développement des inégalités et la question du gouvernement. On peut lier ces deux thèmes dans une question : Est ce que le pouvoir politique (le gouvernement) permet de mettre un terme aux inégalités ?
Thèse : Rousseau soutient dans cet extrait que l’institution d’un gouvernement loin de limiter les inégalités les renforce. Le gouvernement n’élimine pas les inégalités qui lui préexistent.
Problème : Si les hommes étaient justes, il n’auraient ni besoin ni de gouvernement mais s’ils ne sont pas justes alors il est sûr qu’ils abuseront du pouvoir dès qu’ils l’obtiendront ; Cercle vicieux de la politique. Aporie.
Si l’homme est bon, il n’a pas besoin de loin, mais s’il n’est pas bon, alors il détournera la loi
Plan du texte : Retrace les étapes de l’inégalité ; le problème du gouvernement.
Histoire : Mvt général décadence – Chute – (Progrès et inégalité)
Rupture dans cette histoire – l’établissement de la propriété et des lois qui sont perçues comme de véritable « révolution ». Changement complet. Changement radical qui empêche tout retour en arrière ( double sens du mot : révolution)
Les inégalités d’institutions
Loi et droit de propriété =
Magistrature = exercice d’un pouvoir
Corruption la magistrature
A mettre en // avec l’égalité naturelle de l’homme
Inégalité de statut à nature même de l’homme
Riche / pauvre = Réversible
Puissant/ faible = La force encore quelque chose qu’on peut renverser
Maître/esclave
Les causes de cette corruption des institutions
Origine viciée des institutions : toutes les parties n'étaient pas à égalité lorsque les pactes ont été scellés.
Les maîtres peuvent grâce à leurs richesses acheter d'autres hommes pour dominer la multitude.
La corruption naît du désir de richesse entretenu par les développements de l'amour propre (l'amour-propre intéressé).
Le terme de la corruption
pparition d'un nouvel état de nature qui est l'inverse du premier car on assiste à la mort des institutions légitimes au profit d'une situation dans laquelle ne règnent que des rapports de force, où domine la violence et le despotisme. Même les révolutions semblent vaines puisqu'elles ne font que détrôner un tyran pour le remplacer par un autre.
Comparaison entre les deux états de nature qui sont an-historiques
Premier état de nature |
Second état de nature |
Absence de corruption |
Excès de corruption |
État se situant en-deçà de l'histoire |
État se situant au-delà de l'histoire |
Homme naturel (se montre tel qu'il est) |
Homme social (écart ente l'être et la paraître) |
Conclusion
L'inégalité presque nulle, en tout cas peu sensible dans la nature, ne fait que s'accroître avec les institutions humaines.
Rendue stable et légitime par l'établissement de la propriété et des lois, elle devient ensuite contraire au droit naturel dans la mesure où, par un excès de corruption des hommes, elle correspond de moins en moins à celle mise entre les hommes par la nature.