FICHE REVISION   LE TRAVAIL

« Le travail éloigne de nous trois grands maux, l’ennui, le vice et le besoin » Voltaire.

 Voltaire valorise le travail pour les avantages qu’il apporte à l’Homme et il est vrai que le travail depuis le 18ème siècle est socialement valorisé. Pourtant il y a ici un paradoxe car le travail est bien souvent vécu négativement : on le perçoit comme alors une contrainte, une obligation qui s’oppose à  la  liberté.  C’est aussi une activité qui exige des efforts et qui cause parfois une souffrance physique et/ou morale. L’étymologie renforce cette idée de souffrance : le mot travail vient du latin tripalium qui désigne un instrument de torture.  Les discours qui valorisent le travail ne seraient ils pas alors une sorte de manipulation des esprits ? A qui profite réellement le travail ? Quelle est sa véritable valeur ?

 

  I / Les aspects positifs du travail

 

     1/ Travail et satisfaction des besoins

 

  Grâce au travail l’Homme peut combler ses besoins . Le travail est d’abord une activité de transformation de la nature (par ce que celle -ci ne satisfait pas immédiatement les besoins des Hommes) afin de produire les ressources indispensables (nourriture, habit, habitation).  Plus généralement, on associe de nos jours le travail et l’emploi lequel permet d’obtenir un salaire en échanges de la production de biens et de service. A côté de ce travail institutionnalisé, on trouve de nombreuses activités informelles qu’on nomme aussi travail parce ce qu’elles demandent un effort et ont une utilité sociale.

 

2/ Travail et échanges

Une division du travail en différents métiers (éleveurs, artisans) s’est mise en place dans les sociétés.   Cette spécialisation à deux conséquences : augmentation productivité et nécessité d’établir des échanges. Le travail est le fondement des échanges économiques et sociaux. (’invention de la monnaie a bcp facilité les échanges qui auparavant prenait la forme du troc).

3/ Travail et progrès

Le travail est  nécessaire pour  développer les capacités humaines. Ainsi Kant soutient que le travail nécessaire pour développer les aptitudes et les talents qui resteraient sans cela inexploités.  Cela est particulièrement le cas des aptitudes intellectuelles. C’est pourquoi Kant recommande qu’on apprenne très tôt aux enfants la valeur du travail à l’école qu’il oppose au jeu.

4/Travail et bonheur

Le  travail peut être associé au  bonheur lorsque l’activité qu’on exerce permette de s’épanouir et corresponde à ses goûts et aptitudes. Exercer un métier avec passion est la meilleure façon d'être heureux. 

 5/Travail et liberté

 

Le travail permet d’acquérir des compétences, des savoirs et des pratiques qui rendent indépendant. On illustre souvent cette idée avec la théorie de Hegel :  la dialectique du maitre et de l’esclave. L’idée principale à retenir est que le maitre qui ne travaille pas et profite des services de son esclave. Il coule une vie tranquille mais à force de ne rien faire il devient finalement dépendant de son esclave tandis que l’esclave de son côté devient indispensable. Les rapports de force vont alors changer.

 

II / Les aspects négatifs du travail

 

 1/Le travail exploité

 

Lorsqu’on envisage les conditions de travail telles qu’elles se sont mises en place au cours de l’Histoire, on ne peut qu’être frappé par les  mauvaises conditions de vie infligées à ceux qui travaillent.  Esclavage, servage, salariat sont les trois formes  principales d’organisation du travail dans l’Histoire d’après Marx avec  un même dénominateur commun :  «  le travail, c’est l’exploitation de l’Homme par l’Homme ».  Pour Marx dans l’économie capitaliste, dont la logique est la production de plus-value (profit), le travailleur produit une richesse qui revient au patron (le détenteur du capital) car il possède les outils de production. D’après les calculs de Marx, sur une journée de 12 heures de travail, l’ouvrier passerait la moitié de son temps à enrichir le patron. Marx nomme ce temps passé à produire de la plus value le  surtravail. De nos jours le débat entre les salaires et profit des actionnaires restent encore présent. Un doc intéressant sur les nlles techniques de management : le lean.

 

2/ Travail et deshumanisation

La révolution industrielle du 19ème siècle met en place le machinisme et la division du travail  qui est décomposé en gestes simples et répétitifs. C’est le travail à la chaine. Les conséquences physiques et morales sont néfastes. L’Homme n’est plus maître de son outil , c’est la machine qui est maintenant le maître de l’Homme.    De telle conditions de travail constituent une aliénation de l’Homme qui se transforme lui-même en automate. Il est dépossédé de ce qui constitue son être essentiel  sa raison d'être, de vivre.

3/Le travail et contrôle social

Nietzsche souligne que le travail assure un contrôle social chez les individus. « Le travail, c’est la meilleure des polices ». Epuisés par de longues journées de labeur, les individus n’auront pas l’énergie de remettre de cause l’ordre social qui les exploite et les opprime.

III/ Les facteurs de progrès

Les conditions  de travail dans les pays développées ont évolués positivement.

1/La lutte pour les droits

Les améliorations des conditions de travail sont en grande partie liées aux luttes politiques des 19ème et 20ème siècles en Europe; ces combats ont contribué à améliorer les droits  des travailleurs. La naissance des syndicats, le droit de grève, la mise en place d’allocations et de protections sociales. Les congés payés, la réduction du temps de travail, l’établissement d’un salaire minimum sont des étapes clés dans la diminution des contraintes qui pèsent sur le travail.  

2/Le progrès technique

Un facteur qui a largement contribué à améliorer les conditions de travail est le progrès technique.   La robotisation par exemple libère l’Homme des travaux répétitif et l’utilisation de machines –outils diminue les contraintes physiques. Cependant ce progrès a également pour conséquences de supprimer les postes les moins qualifiés.   

Pour Hannah Arendt le risque est alors d'aboutir à : « une société de travailleur sans travail », les masses en perte de repères et d’identité pourraient alors être manipulées à des fins politiques.  Cependant d’autres économistes comme Schumpeter sont plus nuancés sur le progrès technique évoquant une destruction créatrice, le progrès technique détruit des emplois pour en créer de nouveaux.

Conclusion :

Les appréciations contradictoires sur le travail sont liées à deux facteurs :

 - L’évolution des conditions de travail qui sont liées à l’organisation sociale et politique des Etats.

-  L’extrême diversité des activités qui recoupent le travail (ex : ingénieur/main d’œuvre).