FICHE DE REVISION – L’INCONSCIENT
I/Qu’est-ce que l’inconscient ?
L’inconscient désigne tous les phénomènes qui échappe à la conscience. Ces phénomènes ignorés par la conscience peuvent se situer dans l’environnement, dans le corps ou bien dans le psychisme (dans l’« esprit »). Il existe toutefois deux manières très différentes de concevoir l’inconscient.
1/ Un inconscient « passif »
Est inconscient ce qui n’est pas actuellement pris en compte par la conscience mais pourrait à tout moment devenir conscient. On pourrait ici comparer la conscience à la lumière d’un projecteur qui éclaire une scène et l’inconscient à ce qui reste dans l’obscurité sur cette scène. Il suffirait alors de tourner le projecteur vers ce qui était dans l’obscurité pour le voir. De même, on pourrait diriger l’attention de la conscience vers ce qui était inconscient pour en prendre conscience. (ex : un petit bruit, un tic de langage, une mauvaise habitude, un « défaut » de caractère, un préjugé). Cette forme « d’inconscience » de l’Homme est traditionnellement admise par les philosophes dont le but est précisément de « mettre en lumière » par la réflexion ce qui échappait initialement à la conscience Humaine.
2/ Un inconscient « actif »
L’inconscient peut aussi être conçu comme un mécanisme situé à l’intérieur même du psychisme et qui se dérobe complètement à la conscience. Pour reprendre la métaphore de la lumière, l’inconscient pourrait être comparé au metteur en scène qui tient le projecteur dans ses mains et qui décide de projeter la lumière dans une direction ou dans une autre sur la scène mais sans jamais la tourner vers lui-même. L’inconscient prend ici une importance cruciale puisqu’il dirige la conscience tout en restant insaisissable par cette dernière. L’inconscient est alors conçu comme une partie indépendante du psychisme de l’Homme. Cette idée est soutenue par Freud qui a fondé la psychanalyse (une méthode d’interprétation dont le but est de décrypter l’inconscient) et à sa suite par d’autres psychanalystes (Jung, Lacan). L ’existence de l’inconscient psychique remet en question la liberté de choix et la responsabilité de l’Homme. Cette hypothèse suscite alors de virulents débats au début du XXème siècle.
II/ L’inconscient Freudien
Comment Freud à -il élaborer l’hypothèse de l’inconscient ?
Freud est d’abord un médecin et c’est à partir de sa pratique qu’il a élaboré ses idées sur l’inconscient.
1/ Naissance de l’Hypothèse
Freud a eu l’occasion d’étudier des patients ayant des troubles physiques et mentaux mais dont l’origine demeurait inexpliquée. On qualifiait à son époque ces malades du terme péjoratif d’hystérique. ( il s’agissait souvent de femme). L’une des premières patientes étudiées par Freud est connu sous le pseudonyme d’Anna O. C’est une jeune femme qui a de nombreux problèmes physiques et psychiques alors que ses organes sont en bon état. Elle-même est incapable d’expliquer l’origine de ses troubles. Freud décide alors d’utiliser une technique à la mode à son époque, l’hypnose. Lorsqu’Anna est mise dans cet état de « sommeil particulier », elle est capable de se souvenir d’événements qui l’on traumatisés dans son enfance. En revivant ses souvenirs, ses symptômes s’améliorent.
Freud pense alors que l’inconscient est le gardien du psychisme et qu’il refoule (chasse de la conscience) des souvenirs ou plus généralement des pensées qui sont trop dures à supporter par la personne. Cependant le refoulement ne fonctionne pas toujours correctement et les contenus refoulés peuvent refaire surface sous forme de symptômes psychiques (angoisses, phobies) voire physique (douleurs, paralysie, incapacité de parler). Pour soigner les patients, il faut leur faire retrouver les souvenirs traumatisants qui sont toujours présents dans l’inconscient.
Les analyses des patients de Freud le conduiront aussi à penser que les individus refoulent des désirs qui sont pour eux totalement inacceptables (ex : homosexualité). Il met aussi en avant l’idée d’un désir chez l’enfant en reprenant le mythe d’Œdipe. Le petit garçon est amoureux de sa mère et veut prendre la place du père (l’inverse pour la fille) ce qui crée des désirs angoissants qui lorsqu’ils ne sont pas surmontés peuvent conduire à des troubles psychologiques et affectifs.
2/ La description du psychisme humain
Freud élabore progressivement une « carte » des structures du psychisme humain (il y utilise le terme grec topos qui signifie « le lieu » pour décrire les différentes structures du psychisme). Sa théorie a évoluée sans se contredire. Freud soutient que l’inconscient se manifeste par les rêves, les actes manqués, les lapsus.
A/ Première topique : Le système conscient / préconscient/ inconscient.
La conscience = ce qui est actuellement présent dans la conscience.
Le préconscient = ce qui n’est pas présent dans la conscience mais pourrait le devenir (ex : une odeur nous fait nous rappeler un souvenir d’enfance).
L’inconscient = ce qui a été refoulé (un souvenir traumatisant, un désir inacceptable).
B/ Seconde topique : Le Moi/ ça/ Surmoi
Le Moi = correspond à la conscience
Le ça : = il est constitué de pulsions inconscientes ayant une origine biologique.
Le surmoi = les interdits parentaux qui sont intériorisés dans l’inconscient.
Lorsque les pulsions entrent en conflit avec les idéaux du surmoi à troubles psychiques.
3/ La psychanalyse
Freud a développé cette nouvelle discipline. Il a d’abord eu recourt à l’hypnose mais cette méthode ne fonctionne pas toujours ou durablement. Freud préfère alors laisser parler le patient. La psychanalyse est ainsi fondée sur l’écoute de la parole du patient qui doit lui-même effectuer un travail sur lui-même pour retrouver le fil brisé de son histoire, recréer les liens qui lui permettent d’unifier sa personnalité et ainsi reprendre son rôle de sujet (être acteur de sa vie).
III/ Les critiques de l’inconscient Freudien
Les thèses de Freud sur l’inconscient ont été critiquées pour deux principales raisons :
A/ L’insuffisance de preuves scientifiques pour justifier l’hypothèse de l’inconscient. (c’est la critique de K.Popper)
B/ La remise en cause du libre arbitre : l’idée d’un inconscient tout puissant qui domine la conscience enlève à l’Homme son libre arbitre et sa responsabilité. Cela relève de la mauvaise foi selon Sartre pour ne pas assumer ses choix.