FICHE DE REVISION - LA SCIENCE
Maths, physique, chimie sont des sciences tout comme l’astronomie ou la biologie par exemple. Ces sciences portent sur des domaines très différents. Quel est alors le point commun de ces disciplines ? Elles apportent toutes à l’Homme une connaissance d’un genre particulier qui permet de nous rendre intelligible (compréhensible) les phénomènes, de les prévoir et même de les modifier. On peut alors se demander quelle est précisément la nature de cette connaissance, comment elle est produite et enfin quelles sont ses limites.
I/ Science et connaissance
1/ Science et démonstration
La science est la connaissance la plus haute et la plus parfaite que l’Homme puisse acquérir. Platon distingue très nettement la science et l’opinion ; L’opinion n’est qu’un point de vue subjectif fondé sur des impressions personnelles tandis que la science est une connaissance établie par la raison et repose sur des démonstrations. On peut prendre ici l’exemple des mathématiques. En ce sens, Aristote indique que les énonces de la science sont universels et nécessaires [1]. C’est donc par la science que l’Homme peut atteindre la vérité.
2/ Science et relation de causalité
Ce qui caractérise la science en particulier dans l’étude des phénomènes naturels, c’est qu’elle explique les causes qui sont à l’origine des phénomènes que nous pouvons constater. C’est une connaissance par les causes.(ex : le médecin doit trouver la cause de la maladie pour pouvoir guérir le patient). Ainsi si le savoir faire technique répond à la question du « comment » (ex : comment allumer un feu), la connaissance scientifique répond à la question du « pourquoi » (pourquoi certains matériaux sont inflammables et pas d’autres).
3/Les lois scientifiques
La science à partir du 17ème siècle connait un changement important dans ses méthodes. Elle se détourne de la recherche des " causes profondes" des phénomènes qui donnait parfois lieu à des spéculations impossibles à vérifier pour se tourner vers la connaissance des lois qui régissent les phénomènes. Les lois sont des rapports constants entre les phénomène que l’on peut constater et vérifier . Ex : La loi de Newton sur l’attraction des corps. Cette loi exprime des relations entre plusieurs facteurs (la masse des corps et leurs distances). Ces relation sont ensuite exprimées sous forme mathématique. (On peut par exemple calculer la vitesse d’un corps en chute libre avec la loi de Newton).
II/ Les méthodes
Le terme « science » utilisé au singulier risque de masquer les différences qui existent entre les différentes disciplines scientifiques qui se sont développées au fil du temps. Chaque science a progressivement mis au point ses propres méthodes. On distingue ainsi les sciences formelles (mathématiques, logiques ) dans lesquelles les preuves reposent principalement sur des démonstrations et les sciences expérimentales (physique) dont les preuves sont davantage liées à des expérimentations.
1/ La démonstration
Aristote expose les règles de la démonstration en étudiant les syllogismes. Le syllogisme est un raisonnement déductif qui a partir de deux ou plusieurs prémisses conduit à une conclusion nécessaire. Ex : Si tous les Hommes sont mortels et si Socrate est un Homme alors Socrate est mortel. (Si tous les A sont B et si C est A alors C est B). Les énoncés sont aujourd’hui formalisés dans la logique contemporaine de façon beaucoup plus abstraites. ( Voir la logique symbolique de Boole qui sert dans les programmes informatiques).
2/ L’expérimentation
La méthode expérimentale se met en place à partir du 17ème siècle. Il ne s’agit pas seulement d’observer mais de provoquer un changement dans le cours naturel des choses pour valider ou infirmer une hypothèse. La méthode expérimentale confronte en permanence le raisonnement et l’observation. On peut schématiser ses étapes : observation à formulation d’un problème à hypothèse pour répondre au problème à expérience pour tester l’hypothèse à observation du résultat et interprétation.
III/ Les limites de la science
1/ Les fondements de la démonstration
Lorsqu’on effectue une démonstration, on doit partir de prémisses qui ne peuvent pas être démontrées sans quoi cela conduirait à une régression à l’infini. Or quels points de départ faut-il prendre et comment être certain que les points de départs sont vrais ?
Pour les rationalistes ; les points de départ des démonstration doivent être des propositions évidentes (ex ; la somme de deux nombres entier positifs et supérieure à l’un de ces nombre) – mais les évidences ne sont parfois que des préjuges.
Pour les empiristes, les points de départ doivent se situer dans des observations (On peut considérer que tous les Hommes sont mortels car jusqu’à présent on n’a jamais vu un Homme immortel) mais les observations deviennent parfois fausses quand on les généralise.
Les vérités scientifiques ne seraient pas alors absolues mais relatives.
2/ Les limites de l’expérimentation
La science expérimentale ne peut s’établir que les domaines dans lesquels il est possible d’effectuer des expérimentations, beaucoup de sujet sont alors exclus du domaine de la science car il est impossible de réaliser des expérimentations pour prouver les hypothèses.
3/ L’évolution des théories :
L’évolution des connaissances scientifiques est parfois interprétée comme un échec ou une faiblesse de la science mais c’est au contraire une force car cela montre que les connaissances sont toujours plus approfondies. Certaines théories sont rejetées d’autres intégrées dans des modèles plus complets. La vérité en science est ainsi un horizon vers lequel le scientifique doit tendre plutôt qu’un acquis définitif.
[1] Nécessaire ici désigne une nécessité logique – Si tous les triangles ont 3 côtés et si la figure A,B,C à trois côtés, alors la figue A,B,C est un triangle. La conclusion est nécessaire, elle ne peut pas être différente.