FICHE SUR LE BONHEUR

 

 

I/ Qu’est ce que le bonheur ?

 

Une notion subjective :   le bonheur est relatif aux personnes et évolue aussi chez un individu au cours de son existence. (Par exemple : argent, amour, célébrité). Cependant de manière générale, on définit la bonheur comme un état de satisfaction complet et durable.  Ainsi le bonheur caractérise une période de temps dans laquelle une personne se sent parfaitement comblée. On peut alors distinguer le bonheur de  la joie  et  du  plaisir qui sont des sentiments  intenses mais plus brefs.  

 

II/ Le bonheur est- il le souverain bien ?

 

Le bonheur est présenté par les philosophes de l’Antiquité comme étant le souverain bien, car il est recherché pour lui-même et non pour autre chose. (toute action est réalisée en vue d’un but et tous nos buts convergent vers le bonheur) mais son caractère indéterminé laisse d’autres penseurs plus critiques quant à la place à accorder au bonheur : pour Kant c’est un idéal de l’imagination , c’est-à-dire une sorte d’idée floue qu’on peut pas vraiment définir clairement et par conséquent qu’on ne pourra jamais totalement atteindre. Pour Schopenhauer, c’est tout simplement une illusion, une chimère dont la recherche mène l’Homme vers une insatisfaction toujours plus forte. D’autres finalités jugées plus importantes pourraient être mise en avant comme la recherche de la liberté ou la réalisation du devoir. Cependant celles-ci ne sont elles pas encore un moyen indirect d’être satisfait de soi-même et donc d’accéder à une certaine forme de contentement intérieur ?

 

 

III/  Le bonheur et la volonté

 

L’étymologie latine du mot bonheur (bonum augurum) renvoie à l’idée de chance . On pourrait alors penser que le bonheur dépend des aléas du sort. Par exemple, la chance au jeu, les rencontres favorables qui permettent de trouver « l’âme sœur » ou des opportunités professionnelles.  Il n’y aurait alors qu’à « attendre » le bonheur ou à se résigner quand la chance n’est pas de notre côté.  Contre cette vision passive du bonheur, les penseurs de l’Antiquité soulignent l’importance de la volonté, de la détermination, de la réflexion pour atteindre le bonheur qui dépend alors  beaucoup de nous. Cependant les voies à suivre pour atteindre le bonheur divergent selon les courants de pensée.

 

IV/ Comment accéder au bonheur ?

 

1/ L’hédonisme :   

L’hédonise place le bonheur dans le plaisir des sens. Il existe toutefois plusieurs variantes dans ce courant. 

A/ Hédonisme « radical » :  il s’agit de rechercher un maximum de plaisirs physiques sans se donner aucune limite.  C’est le type de vie prônée par Aristippe : « Mangeons et buvons car demain nous mourrons ».  C’est un bonheur « matérialiste ».

B /Hédonisme modéré ou tempéré.  Il s’agit de la position défendue par Epicure.  Pour cet auteur, il ne faut pas « courir après tout plaisir » mais choisir « des bons » plaisirs, ceux qui peuvent permettre d’atteindre l’aponie (absence de souffrance du corps) et l’ataraxie   (la paix de l’âme).  La recherche de plaisirs « sains » suppose de réfléchir et différencier différents types de désirs.  De plus, pour Epicure le plaisir d’un être humain  ne se réduit pas au seul plaisir physique, il y a le plaisir  de la sociabilité (amitié), le plaisir esthétique (la beauté).

 

2/ L’ Ascétisme ou la morale du détachement :

 

Tout à l’opposé de l’Hédonisme, l’ascétisme prône le détachement envers le plaisir et une particulier les plaisirs du corps.  Lorsqu’on place le bonheur dans le plaisir, nous le faisons dépendre en quelque sorte d’un « objet » extérieur qui est censé apporter une satisfaction. Or dès que cet objet sera absent nous souffrirons.  Pour éviter, cette souffrance, il faudrait être capable  de se détacher du plaisir ce qui signifie aussi se détacher du corps.  L’ascétisme se fonde sur la distinction du corps et de l’âme. Il faudrait donc se détourner du corps pour s’occuper de l’âme.   L’ascétisme se trouve dans certains courants religieux mais est aussi présent chez les Stoïciens ; le bonheur est atteint  quand l’âme est apaisée et en harmonie avec l’ordre du monde.

 

V/ Bonheur et moralité

 

Le bonheur est souvent présenté comme une recherche égoïste dans laquelle on fait primer ses désirs sur ceux des autres. Il pourrait alors s’opposer au devoir moral qui suppose au contraire qu’on puisse agir de façon désintéressée, voire à sacrifier son propre bonheur. Ainsi pour Kant la recherche du bonheur si elle n’est pas forcément immorale, n’est pas suffisante pour fonder une véritable conduite morale qui doit reposer que sur le respect du devoir. Pour Kant l’Homme ne doit pas rechercher le bonheur mais à se rendre digne du bonheur.  Toutefois si on part du principe que le bonheur est aussi communicatif, on pourrait penser que c’est un devoir d’assurer son bonheur personnel afin d’aider les autres à trouver le leur.